L'incompétence manifeste de Finkielkraut
Alain Finkielkraut, sans soutenir officiellement Sarkozy, explique pourquoi il s'en sent proche. «L'incompétence manifeste de Royal»
Par Eric AESCHIMANN
liberation.fr : jeudi 8 février 2007
Après le soutien apporté par André Glucksmann à Nicolas Sarkozy, l'essayiste Alain Finkielkraut entre à son tour dans la campagne présidentielle. S'il critique certains points du programme du candidat de l'UMP, il prend sa défense avec véhémence. Au point de dénoncer les «lapsus fascistes» du Parti socialiste.
C'est en général la gauche qui parle ainsi de la mondialisation. Et en tout cas pas le président de l'UMP...
[...]Quant à l'altermondialisation, elle a pour seul ennemi l'Amérique. Aussi Ségolène Royal, à Pékin, peut-elle faire, sans dommage de ce côté-là, l'éloge de l'économie et de la justice chinoises. Or, c'est la Chine hypercapitaliste et totalement indifférente à la question des droits de l'homme qui mène la danse infernale de la mondialisation en imposant les délocalisations par ses salaires extrêmement bas...
Donc, d'après notre expert en mondialisation Alain Finkielkraut, c'est la Chine qui vient chez nous délocaliser nos entreprises. Essayer de dédouaner ainsi la droite capitaliste française, voilà la véritable incompétence. C'est même une véritable escroquerie intellectuelle. Que la Chine profite du système capitaliste et de la mondialisation, c'est certain. Mais oublier la complicité qu'elle trouve en occident disqualifie ce monsieur pour nous faire la leçon.
Mais Alain Finkielkraut a d'autres amnésie :
Je vous rappelle ce lapsus fasciste qui qualifie Nicolas Sarkozy «néoconservateur américain à passeport français».
Je rappelle la rencontre du 12 septembre de Nicolas Sarkozy avec le président Bush et les déclarations qui l'ont accompagnée. Nul ne doute que la politique de notre ministre candidat serait alignée sur les USA, il ne s'en cache pas puisqu'une de ses références est justement le caniche Tony Blair. Alors, pourquoi le terme de néoconservateur serait-il fasciste ? A moins que ce ne soit le qualificatif d'américain qui le soit. Mais là, ce serait plutôt un pléonasme puisque les néoconservateurs sont justement une spécialité des USA.
A noté que la droite trouve très moderne les néoconservateurs qui veulent nous ramener au XIXe siècle et à la société dénoncée par Zola, mais qu'elle traite d'archéo quelque chose et de ringards ceux qui veulent revenir à une économie non capitaliste. Tout est affaire de vocabulaire : la modernité, c'est tout ce qui profite au capital, la ringardise, c'est ce qui diminue ses profits. Alors, la droite envoie au front tout ce qu'elle trouve d'intellectuels prêts à la défendre en prêchant le renoncement comme Alain Finkielkraut : « Mon inquiétude m'empêche de croire que demain tout redeviendra possible. »
Et bien non, je refuse cela et je dis : Un autre monde est possible !