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Révolution citoyenne

Miracle du libéralisme

26 Décembre 2006 , Rédigé par Christian Laborde Publié dans #Economie

La jeunesse espagnole n'en peut plus de vivre chez papa-maman
LE MONDE 25.12.06

C'est l'un des paradoxes espagnols. Le pays construit chaque année, à lui seul, plus de logements que la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne réunies. Cette année encore, 800 000 nouveaux biens auront été mis sur le marché. Depuis la seconde moitié des années 1990, le mouvement est tel que, désormais, l'Espagne est le pays d'Europe où l'on compte le plus grand nombre de logements par habitant - plus d'un pour deux.

Pourtant, trouver un logement est devenu un casse-tête pour les primo-accédants. Cela tient d'abord à une particularité locale : l'étroitesse du marché locatif. La règle, c'est d'être propriétaire de son logement, comme le sont 85 % des Espagnols. Seuls, ou presque, louent un appartement les étrangers en séjour temporaire, les immigrants fraîchement arrivés, les étudiants suffisamment aisés pour se le permettre ou les jeunes salariés contraints, faute de mieux, de partager une location.

Ensuite, l'effort soutenu de construction n'a pas empêché la hausse des prix de l'immobilier. Sous l'effet conjugué de la spéculation et des incitations fiscales, en dix ans, ils se sont accrus de 180 %. Or les salaires n'ont pas suivi, loin de là. En outre, dans un pays où un tiers des salariés ont un contrat de travail temporaire, les jeunes sont particulièrement concernés : c'est le cas de la moitié des 18-34 ans.

Conséquence, de nombreux jeunes et moins jeunes - ceux qui ne sont pas encore propriétaires - éprouvent les plus grandes difficultés, aujourd'hui, à se loger. A Madrid, explique Mario Cuéllar, membre de l'Assemblée pour un logement digne, "on ne trouve pas de location à moins de 650 euros. Or le salaire minimum est de 550 euros. Comment faire ?" Faute de location, ils doivent attendre, chez leurs parents, d'être en mesure de contracter un emprunt. La récente hausse des taux d'intérêt complique encore leur tâche, d'autant que quatre prêts sur cinq sont à taux variables.

Voici donc un des miracles tant vantés du libéralisme : les incitations fiscales favorisent bien la construction de logement, mais pas pour offrir un toit à qui en a besoin, uniquement pour profiter des avantages que cela procure au propriétaire. Tant pis si cela ne profite pas à ceux qui n'ont pas les moyens, on préfère les laisser vide.

Une preuve de plus que solidarité et libéralisme ne font pas bon ménage.

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R
Comme en France.....à Arras, ville pas particulièrement chère, une maison "normale", moyenne, coutait 30 millions (de francs!! - anciens!!!) il y a vingt ans. Maintenant il n'y a rien en dessous de  100 000 euros, soit 65 millions, et c'est généralement beaucoup plus. ors les salaires n'ont pas doublé, ni triplé !, loin de là, ceux des fonctionnaires ont peut-être pris 50% sur vingt ans, dans le privé des fois plus des fois moins, et les jeunes qui entrent le marchés beaucoup moins, et précaire, quand ils ne sopnt carrèment au chomage ou avec des SIVP, EVS, TUC, etc à 2 500 francs par mois!Et les loyers c'est  pareil. Je nesais pas comment les gens font maintenant pour se loger.Et on ne construit plus d'appartement à faible loyer, uniquement des "résidences" de standing, des "clapiers" blindés et digicodés et très chers!