Inconséquences Royalistes

Ségolène Royal s'en prend à la BCE et prône une "Europe des gens"

LEMONDE.FR avec AFP 07.12.06

La candidate du PS à l'élection présidentielle française de 2007, Ségolène Royal, a sévèrement critiqué jeudi 7 décembre, à Porto (Portugal), la Banque centrale européenne (BCE) et son président, Jean-Claude Trichet, leur déniant "le droit de décider de l'avenir" de l'économie européenne.

"Ce n'est plus à M. Trichet de décider de l'avenir de nos économies, c'est aux dirigeants démocratiquement élus", a lancé M^me Royal, lors de la séance d'ouverture du congrès du Parti socialiste européen à Porto. Pour Ségolène Royal, remettre l'Europe sur les rails "suppose que la Banque centrale européenne soit soumise à des décisions politiques, bien sûr celles de l'Eurogroupe" – qui réunit les ministres des finances de la zone euro – "mais aussi celles du Conseil européen" des chefs d'Etat et de gouvernement. L'indépendance de la BCE est inscrite dans les traités européens qui stipulent qu'elle ne doit recevoir d'instructions d'aucun gouvernement dans la conduite de la politique monétaire.

Je rappelle personnellement que l'indépendance de la BCE était aussi inscrite dans "le Traité Constitutionnel Européen", le fameux TCE que nous avons heureusement rejeté et que Mme Royal voulait nous faire accepter. Elle n'a d'ailleurs pas eu de mots assez durs pour fustiger ceux qui avaient voté NON. Elle prétendait alors que nous n'avions rien compris à ce pourquoi nous avions voté.

Eh bien, il semblerait que Mme Royal ne découvre qu'aujourd'hui les défauts de cette indépendance. Quelle clairvoyance pour quelqu'un qui a la prétention de devenir la prochaine Présidente de la République. En fait, c'est elle qui n'avait rien compris à ce pourquoi elle faisait voter OUI.

Cela ne plaide définitivement pas en sa faveur.