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Révolution citoyenne

Nicolas Hulot

17 Septembre 2006 , Rédigé par Christian Laborde Publié dans #Coup de gueule

Cher Nicolas Hulot, ainsi donc tu souhaites te présenter à l'élection présidentielle pour défendre l'environnement et l'avenir de la planète. Tu te prétends le plus à même de tenir ce rôle. Et pourquoi donc ?

J'ai acheté ton livre « le syndrome du Titanic » pour le savoir et aussi parce que j'ai moi même souvent utilisé cette image pour définir l'attitude de notre société et son inaction face aux dangers de notre modèle de développement.

J'ai lu ton livre, et quel déception. Un homme comme toi, avec une telle naïveté ! Croire en Chirac, en ses discours, ses promesses ! Croire en l'homme pour qui, les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent. Je n'y crois pas. Depuis le discours sur la fracture sociale, tout le monde sait que les paroles de Chirac n'ont aucune importance, il aime faire des discours grandiloquents, remuer des idées avancées, jouer les visionnaires, mais jamais on a vu la moindre mise en pratique, on a même vu des politiques contraires aux promesses.

Tu cites Chirac dénoncer : « La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer... », mais qui l'a empêché de lutter contre l'agriculture productiviste. Au contraire, il a toujours défendu une PAC anti écologique et les intérêts des gros agriculteurs et de l'industrie agro-alimentaire.

Et c'est sur cet homme-là, Nicolas, que tu comptais pour faire avancer tes idées. Il te les a empruntées, il a joué avec et les a oubliées aussi vite.

Que Chirac dénonce dans le même discours de Johannesbourg la mise en oeuvre laborieuse de l'agenda 21 alors qu'il n'est pas un quelconque quidam, mais le Président de la république, un homme qui en France a des pouvoirs quasi monarchiques, l'homme qui peut faire et défaire les lois et règlements, c'est nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

Et toi Nicolas, tu essaies de nous faire prendre pour une victoire que Chirac ait repris tes idées, que personne n'ait pu le convaincre de ne pas les énoncer, mais enfin, on connaît le personnage, il aurait fallu le tuer pour l'en empêcher. Si tu ne peux pas faire la différence entre un Chirac défenseur des grands principes à l'étranger, et le même Chirac oublieux de tous ces principes en France, tu n'es pas le Président que je souhaite à la France.

Tu veux « humaniser et maîtriser la mondialisation », mais la mondialisation n'est que l'instrument du libéralisme pour réduire les coûts salariaux et augmenter les bénéfices des entreprises. En ignorant ce fait, tu confonds les causes et les symptômes. Quel mauvais médecin tu fais pour aller au chevet d'un monde malade.

Tu te défends « je ne pouvais imaginer à cet instant que l'enthousiasme retomberait vite... J'ai souvenir des fortes paroles prononcées... ». Comme disait mon grand-père, « avec des bonnes paroles on rend les fous joyeux ». Un tel manque de clair-voyance de ta part te disqualifie pour mener le combat pour le développement durable ! Reste avec tes idées et laisses aux autres le soin de les mettre en pratique. Si tu pense qu'un discours ,comme tu l'écris, peut « marquer un point d'aboutissement », alors je n'attends pas plus de toi que de Chirac la « grande action politique à venir ».

Tu veux faire croire que tu as découvert l'idée d'associer écologie et développement durable. C'est faire peu de cas du Rapport Brundtland que tu sembles ignorer. Par ailleurs, tu veux dénoncer le manque de fibre écologique de Lionel Jospin, mais la seul preuve que tu apportes, est qu'il n'a pas daigné prendre contact avec toi. Quel ego !

Personnellement, je pense qu'on pouvait trouver bien d'autres arguments contre le duo Jospin-Voynet, à commencer par la fin du moratoire sur les OGM et l'acceptation des permis de polluer.

Il faut enfin attendre le deuxième chapitre pour que tu avoues « ne soyons pas naïfs... ». Mais cela ressemble à une déception d'amour propre et tu ajoutes « j'ai été trop impliqué dans le sommet de Johannesbourg... ». A mon avis, à ce niveau, l'implication s'appelle de la compromission et dans ton « théâtre des apparences », tu as bel et bien tenu un premier rôle, mais celui de manipulateur manipulé.

En fait, ton livre pourrait être un intéressant condensé de sujets déjà traités par ailleurs, s'il n'était pas vraiment trop formaté par la pensée libérale « dette publique », « marges de manoeuvre », ce qui est un comble pour quelqu'un qui veut justement dénoncer les défauts de cette politique « sommes d'individualismes », « puissance des lobbies », « intérêts catégoriels », et tu finis par conclure « la marge de manoeuvre d'un homme politique est proche de zéro ». Mais alors, pourquoi rechercher un poste qui condamne à l'inaction ?


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