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Révolution citoyenne

Question de vocabulaire (suite)

20 Avril 2008 Publié dans #Coup de gueule

Décidément, la sémantique des branquignoles qui nous servent de ministres s'apparente de plus en plus à du foutage de gueule.

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a déclaré jeudi que les chômeurs de plus de 57 ans et demi « doivent pouvoir chercher du travail » confirmant son intention de lever la dispense de recherche d'emploi (DRE) pour cette catégorie de chômeurs. Tout le monde a bien compris, qu'en fait on ajoute une coercition de plus pour une catégorie de chômeurs qui ont peu de chance de retrouver un poste. Cette mesure est une vexation scandaleuse pour des gens qui auraient sûrement préféré garder leur emploi et que l'on a souvent licencié à cause justement de leur age. Déguiser une contrainte en permission, Mme Lagarde, c'est du foutage de gueule !

Mais dans le domaine, Sarkozy n'est pas en reste quand il déclare : « Le dialogue social n'a jamais été aussi dense ni aussi constructif en France qu'au cours des derniers mois [..] En l'espace de quelques mois, nous avons trouvé ensemble des solutions à des problèmes que personne n'avait su résoudre auparavant ». Le fameux "dialogue social" de notre omniprésident ressemble plutôt à du passage en force : on décide, puis on discute ensuite. Et si ça coince, on diabolise les récalcitrants en les traitant de "privilégiés", "conservateurs", "égoïstes" et autres gentillesses.

Cela dit, la concurrence est vraiment féroce. Ce samedi, Brice Hortefeux, ministre de l'Identité nationale, était dans l'émission de Ruquier. "Identité nationale", quelle expression glauque qui a justifié l'épuration ethnique dans tant de régions du globe : ex Yougoslavie, Kosovo, Israël de 1948 à aujourd'hui... Pourquoi pas un ministère de l'épuration ethnique ! Pas politiquement correct évidemment.

Donc, notre ministre aux basses œuvres a fait très fort pour défendre son indéfendable ministère en déclarant : « La France est un état de droit, dans un état de droit, il y a des lois et on doit les respecter ». Quelle belle envolée lyrique, mais qui aurait été plus crédible si, justement, nos politiciens n'étaient pas les premiers à violer la loi de la République !

M. Hortefeux, dans un état de droit, personne, même pas un Président de la République, fut-il Nicolas Sarkozy, ne peut s'inscrire hors délais sur les listes électorales en fournissant un document antidaté (Le Canard Enchaîné 2 avril 2008). Dans un état de droit, la justice ne ferme pas les yeux, même sur une peccadille de ce genre venant du plus haut niveau de l'État.

Dans un état de droit, un maire ne peut pas obtenir des avantages financiers d'un promoteur en affaire avec sa commune, fut-il Nicolas Sarkozy. Dans un état de droit, la justice ne classe pas sans suite ce genre de délit.

Et n'oublions pas notre ex Président, Jacques Chirac, qui, dans un état de droit, aurait eu affaire moult fois avec la Justice.

M. Hortefeux, la France n'est plus un état de droit, par contre, c'est toujours la patrie de Jean de La Fontaine que je cite : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ».

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